Lors d’un webinaire organisé à l’occasion du 36e anniversaire du décès de l’Imam Khomeiny, Cheikh Abdullah Daqaq, représentant des chiites bahreïnis en Iran, a souligné que, dans la pensée de l’Imam, le Hajj ne peut être séparé de la proclamation de l’innocence vis-à-vis des polythéistes. Citant le verset coranique : « وَأَذَانٌ مِنَ اللَّهِ وَرَسُولِهِ إِلَى النَّاسِ يَوْمَ الْحَجِّ الْأَكْبَرِ أَنَّ اللَّهَ بَرِيءٌ مِنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولُهُ Dieu et Son messager se désavouent des polythéistes » (Tawba, 3), il affirme que cette déclaration est un élément fondamental du pèlerinage.
Il a expliqué que le Hajj repose sur deux dimensions inséparables : un engagement positif, qui est l’adoration exclusive de Dieu à travers les rites comme le tawaf, la sa’i entre Safa et Marwa, le séjour à Arafat et le sacrifice ; et un engagement négatif, qui consiste à rejeter toute forme d’associationnisme. Séparer ces deux aspects rendrait le Hajj vide de sens.
Pour l’Imam Khomeiny, le Hajj est une manifestation de l’unité islamique et une réponse politique face à l’oppression. Il incarne à la fois l’obéissance à Dieu et la dénonciation des forces arrogantes. La désolidarisation des polythéistes n’est pas une option secondaire mais une composante essentielle du pèlerinage.
Cheikh Daqaq a rappelé que le Hajj comporte également des bénéfices spirituels et matériels, comme l’a dit le Prophète : il assure la santé et la subsistance. Il renforce la foi, la patience, l’abandon à la volonté divine, et enseigne la vigilance de soi (muraqaba), qui protège le croyant du péché.
Enfin, il a évoqué le symbolisme profond des rites : le sacrifice rappelle celui d’Abraham ; le zamzam évoque la foi de Hajar ; le jet des pierres incarne le rejet du diable. Le Hajj est donc un parcours de transformation spirituelle totale.
Il a conclu en priant pour que tous les croyants soient guidés vers un Hajj accepté, conforme à la volonté divine, soulignant que cette adoration impose des conditions précises : l’islam, la raison, la majorité et la capacité financière, conformément au verset 97 de la sourate Al-Imran « وَلِلَّهِ عَلَى النَّاسِ حِجُّ الْبَيْتِ مَنِ اسْتَطَاعَ إِلَيْهِ سَبِيلًا Et c’est un devoir envers Dieu pour les gens que de faire le pèlerinage, s’ils en ont les moyens » .